group exhibition,
curated by Dessislava Dimova & Stephane Pauvret, Glassbox,
Paris, 2003
+ Completement a l’Ouest,
group exhibition, Nantes, 2003
Completement a l’Ouest, edited by Patrice Joly,
Zero Deux / Association
Zoogalerie, Nantes, 2003
(in collaboration with l'École des beaux-arts de Nantes),
with Saàdane Afif, Laurent Grasso, Christine Laquet, Michelle Naismith, Douglas Park, Lili Reynaud-Dewar, Didier Rittener, Kristina Solomoukha (2004)
Le Chateau des Destins Croisees / The Castle of Crossed Destinies
curated by Dessislava Dimova and Stephane Pauvret,
Glassbox, Paris, 2003
©, Copyright, Becky Beasley.
Douglas Park reciting 'Disrehearsal',
from 'Au Revoir Moodle Pozart', Michelle Naismith,
Fruitmarket Gallery, Edinburgh, 2003
http://michellenaismith.com/Disrehearsal-Douglas-Park
Zoo galerie présente I SEE THE FACE
Une exposition de Michelle Naismith
du 22 octobre au 26 novembre 2005
Michelle Naismith est arrivée à Nantes en 2001, pour tenter la fameuse résidence de l’école des beaux-arts de Nantes qui à cette époque attirait des artistes de par le monde entier. Retenue par le jury composé entre autres de Clémentine Deliss et de Robert Fleck, elle effectua deux “saisons” au lieu d’une… À l’inverse des séries télé US qui négocient leur réapparition d’une année sur l’autre en fonction des retours d’audimat, la promotion 2001/2002 du post-diplôme dut sa reconduction au flottement surréaliste qui accompagna les mutations d’une institution jadis plébiscitée, plus qu’à une réelle demande de la part des responsables d’une école pour le moins déboussolés. Placée sous les auspices d’un atterrissage insolite, la première présentation de l’artiste glaswégienne ne devait pas décevoir ces attendus. PALAIS DE JUSTICE (I Choose Also Black) fut présenté à Zoo galerie (montré précédemment à Fruitmarket, Édinburgh) dans le cadre d’un commissariat “maison”, réalisé par April Durham, autre membre de ce team circonstanciel. Dans une atmosphère hallucinée, le film retrace l’itinéraire d’une créature grotesque, tout droit sortie de l’univers de Lewis Carroll et zigzagant le long des quais de la Loire. Les dérives urbaines de cet Humpty Dumpty mystico-mélancolique nous font découvrir une ville inconnue des dépliants touristiques où les noceurs égarés finissent leurs agapes dans des boîtes de nuit d’un autre âge. En toile de fond, la masse noirâtre du palais de justice de Jean Nouvel au sommet duquel scintille une enseigne clignotante. Cette improbable transformation du monolithe menaçant en casino flamboyant synthétise l’esthétique de M. Naismith : une fantasmagorie douceureuse qui convoque les icônes du pouvoir séculier afin de les liquéfier dans une féérie intemporelle.
Saison 2 : un an plus tard, Complètement à l’Ouest réunit dans les mêmes lieux un petit groupe d’artistes autour de la “désorientation”. Réflexion en forme de pied de nez à l’instrumentalisation touristique de l’art contemporain par l’industrie culturelle, la thématique de l’exposition semble taillée sur mesure pour l’artiste tant la dimension de l’errance (métaphorique et réelle) présente dans son travail apporte une réponse définitivement déceptive à la question de la fonction de l’art : find your own way ! nous dit-elle en gros… Elle y présente un nouvel opus mettant en scène Moodle Pozart, le chien gourou qui apparaît et disparaît au fil d’une succession de saynètes hétéroclites. On y retrouve le même faux rythme associé à une musique entêtante. La production a multiplié les seconds rôles, épaississant l’intrigue et tissant les lignes de fuite. Mais les éléments du drame, ésotérique et diffus, singeant la pesanteur de l’allégorie, restent inchangés, nous laissant seuls régler nos petits problèmes métaphysiques.
Patrice Joly (texte extrait du catalogue de Michelle Naismith édité à l’occasion de ses expositions à Zoo galerie et à l’Espace Croisé de Roubaix).
« Michelle Naismith élabore des univers fictionnels où des personnages singuliers voire baroques évoluent au sein d’environnements urbains hyperréalistes. La plupart du temps immobiles, hiératiques, les protagonistes de ses contes vidéographiques restent le plus souvent silencieux. La narration s’y déploie en décalage du jeu des acteurs, par le biais d’une voix off, d’une bande-son omniprésente qui emprunte à des registres aussi différents que la pop et la grande musique, ou bien par l’inscription d’un texte à l’écran.
Pour sa dernière oeuvre vidéo, Michelle Naismith a planté sa caméra sur les collines d’Hollywood. Situé à la frontière entre reportage people et fiction, I see the face met en scène plusieurs poncifs en vigueur dans les productions made in USA : le décor — palmiers, piscine…—, les personnages — le scénariste, la productrice —, sans oublier l’intrigue, axée sur la présentation d’un projet de film comme il s’en conçoit et défait des dizaines dans La Mecque du cinéma. Déviant le récit par une succession d’incongruités et de détails insolites qui vient en ruiner l’illusion réaliste, I see the face nous convie sur la scène de cet univers — impitoyable ? — de l’industrie du film et de son corollaire, le show-business.
L’installation présentée à Zoo galerie inscrit cette réalisation vidéographique dans un environnement qui se construit comme en écho, lisse et cosmétique tel ce masque blanc et poudré qui orne l’espace customisé « Côte Ouest ». À travers cette virtuose mise en abyme de nos fantasmes de papier glacé, Michelle Naismith pose un regard mi-amusé mi-désenchanté sur cet imaginaire formaté par le star-system. Épinglant le cinéma comme art de l’artifice, elle interroge subtilement nos propres pratiques, qui, du name-dropping à la consommation culturelle frénétique, influencent l’art d’aujourd’hui.
»
Vidéozarts (Anouk Roussel & Patrice Allain)
Co-production Videozarts (Nantes), Zoo galerie et l’Espace Croisé (Roubaix).
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