Friday, August 21, 2015

Trust

Copenhagen Art Festival August 29–October 25, 2015

copenhagenartfestival2015.dk

The five main art venues in Copenhagen behind the joint exhibition TRUST proudly present the complete list of participating artists:
Martin Erik Andersen (Denmark), Felicia Atkinson (France), Jakup Auce (Belgium), Elena Bajo (Spain), Jessica Baxter (Belgium), Nina Beier (Denmark), Maiken Bent (Denmark), Ellen Cantor (USA), Mikkel Carl (Denmark), Cel Crabeels (Belgium), Nanna Debois Buhl (Denmark), Vava Dudu (France), Sophie Dupont (Denmark), FOS (Denmark), Ditte Gantriis (Denmark), Sofie Haesaerts (Belgium), Steinar Haga Christensen (Norway), Maj Hasager (Denmark), Pernille Kapper Williams (Denmark), Ilja Karilampi (Sweden), A Kassen (Denmark), Seyran Kirmizitoprak (Belgium), Egle Kulbokaite (Sweden) Emmanuelle Lainé (France), Adriana Lara (Mexico), Jacopo Miliani (Italy), Cécile Noguès (France), Officin (Denmark), Carl Palm (Sweden), Douglas Park (UK), Angelo Plessas (Greece), Laure Prouvost (UK/France), Torben Ribe (Denmark), Ebbe Stub Wittrup (Denmark), Zin Taylor (Canada/Belgium), The After Lucy Experiment (Belgium), Harald Thys & Jos De Gruyter (Belgium), Benjamin Valenza (France/Switzerland), Loic Vanderstichelen & Jean-Paul Jacquet (Belgium), We Are The Painters (France), Atalay Yavuz (Turkey).
The exhibition TRUST is about the belief in collectivity and trust between people. The exhibition addresses the premises on which art and the art world operate today, as well as focusing on the relationship between the individual artist and the art institution. TRUST is curated by the Belgian curator Sonia Dermience, who as part of her curatorial strategy has given the five art venues temporary names to challenge their usual profiles.
For the duration of the exhibition, each of the five art venues has a symbolic name referring to their role and history. Under the name The Palace, Kunsthal Charlottenborg presents works that collect, order and process material from the world around us using aesthetic registers. Nikolaj Kunsthal–Copenhagen Contemporary Art Centre has been given the name The Temple. Here three art collectives will transform the gallery into three large-scale installations exploring different aspects of contemporary forms of worship. The art venue GL STRAND has been given the name The Salon. The exhibition in this former bourgeois home stages the institution’s history as a place for debate and dialogue, incorporating the decorative, aesthetic and challenging in an apparently dysfunctional family framework. Under the name The Exchange, Overgaden Institute of Contemporary Art brings design, video, printed matter and performance together to create an exchange between artistic practices. Den Frie Centre of Contemporary Art has been given the name The Studio, and presents installations where the creative process itself is both visible and key to the completed works. As well as the exhibitions in the art venues, there will be small TRUST satellites throughout Copenhagen.
The Belgian graphic art group Überknackig has designed the exhibition’s city map guiding people to the venues and locations participating in TRUST.  
With TRUST, Copenhagen’s five main art venues have joined forces to present the city with outstanding and relevant highlights from the Danish and international contemporary art scene right now. 
The exhibition is supported by the Danish Arts Foundation, the City of Copenhagen, Pro Helvetia, OCA and Institute Français.
About Copenhagen Art Festival 
In 2010 the five main art centres in Copenhagen joined forces to win a competition to create a festival of contemporary art launched by the Danish Arts Foundation. The festival was curated and realised in a unique collaboration between them, and took place in autumn 2012. For the festival the art centres formed the association Copenhagen Art Festival—the organisation behind TRUST.
About Sonia Dermience (b. 1971)
Sonia Dermience (Belgium) founded Komplot in Brussels in 2002, a curatorial collective concerned with nomadic creative practices. Under the name of Catherine Vertige, she conducted extensive research into post ’68 collaborative art practices in Belgium with seminars and the two documentary films Sad In Country. In 2009 Komplot founded The Public School Brussels. Since 2010 Komplot is located in a converted warehouse dedicated to exhibitions, residencies and studios. Komplot published three issues of YEAR magazine between 2011 and 2013. Recently, Sonia Dermience re-initiated an individual curatorial practice with this exhibition, TRUST taking place in five kunsthals in Copenhagen.
For further information please contact Nina Peitersen: np@overgaden.org / T +45 32 57 72 73

Tuesday, August 11, 2015

La légende comme source

Parfois, lorsqu’on navigue dans les eaux de l’art, une question inattendue nous arrive à l’oreille, remplaçant l’habituelle « Que fait cet artiste ? » par un « C’est qui ce mec ? ». Douglas Park a fait basculer les réflexes interrogatifs. Car ici la balance hésite en permanence et doucement entre la personne et la pratique.

Douglas Park est un artiste anglais, vivant dans le sud de Londres. Il est peut-être dans le top dix des artistes les plus connus de la scène londonienne, bien que, précisément, on ne sache pas précisément ce qu’il fait, ce qui ne préoccupe personne, car c’est, en l’occurrence, une mauvaise question.
Entre la mascotte et le socializer à l’américaine, associée d’érudition frénétique, Douglas Park est celui qui cherche à sortir des travers qui font de lui un personnage.
Connaissant ce que personne ne connaît (par goût, par luxe ou par devoir civique on ne sait pas), il est devenu l’encyclopédie vivante des pratiques les plus obscures : amateurs, fous en tous genres, œuvres perdues et disloquées, groupes improbables, scandales étouffés, parias, professionnels hors catégories, qui consituent une deuxième histoire de l’art, non pas que cette histoire alternative souhaite aspirer à de quelconques lettres de noblesses, mais plutôt parce qu’elle est le terrain méconnu sur lequel se forme l’indispensable et grande Histoire de l’Art. Douglas Park est le connaisseur des « artistes pour artistes », ceux dont, parce qu’ils passent sous les radars de l’académie, on imite, dans certains cas, les meilleures idées. Il devient aussi le défenseur de nouveaux rôles, ceux qui, ne suivant pas avec orthodoxie les clous d’une carrière artistique, deviennent, par façon d’être et parfois par accident, des agitateurs.
Récitateur d’anecdotes et d’épisodes capitaux de l’histoire de l’art moderne, à n’en plus finir, il poursuit inlassablement une double quête d’évangélisation à la cause de l’art et au récit. Ces lectures frôlent avec la fiction, le moment où l’événement vrai rejoint la création artistique en évitant la neutralité documentaire. Ce qui est adjacent prend alors une place centrale. La légende est sa source. Et les individus valent autant que les objets, les moments et les actions prévalent sur les lieux, et donc, pour reprendre une formule connue, l’art se confond avec la vie. Il faut donc être exemplaire.
En prêcheur expérimenté et obsédé par le détail, Douglas est entouré de fidèles supporters et en profite pour agir avec de multiples groupes déterminés et indéterminés, des groupes comme ceux qu’il a dans la tête. Il prendra le rôle de l’acteur, du performer ou du critique d’art, et deviendra, comme dans chacune de ses collaborations une mémoire vivante et fiable de l’action collective.
Il est celui qui ajoute, en apportant avec modestie une personnalité comme symbole visible et en faisant dévier ce qu’on lui propose. De portrait, de lui-même et d’autres personnes, il est toujours question avec Douglas Park. Mais les dizaines et les dizaines de portraits qu’on a fait de lui, les hommages, forment un ensemble s’agrandissant qui cache les particularités d’un prose et d’un style omniprésent. Constituées de ricochets, mobiles et divagantes, les performances de Douglas sont les cours de celui qui a vécu l’histoire en direct et retranscrit, conteur sur-documenté, un ensemble hallucinatoire de sensations et de faits. L’adepte de la parenthèse et de l’insert, des déclinaisons de mots et d’évènements historiques, l’homme fasciné pouvant encore tout savoir dire et tout dire, reste un modèle, dans sa capacité à transformer en forme plastique absolument tout, du mot à l’image, ce qui lui tombe sous la main et entre les oreilles.


Damien Airault
Paris